Le procureur de la République de Nantes, Renaud Gaudeul, a récemment dévoilé un dossier jusqu’ici inédit en France : un réseau de malfrats bien organisé et structuré qui assurait des livraisons par drone dans plusieurs établissements pénitentiaires du Grand Ouest rapporte Le Figaro. Ce réseau sophistiqué a réussi à contourner les mesures de sécurité en livrant directement des marchandises, notamment des téléphones portables et des stupéfiants, aux fenêtres des détenus.
Les premières traces de cette activité ont été détectées en mai dernier à la maison d’arrêt de Carquefou, près de Nantes, où une série de livraisons par drone a été confirmée par des fouilles des détenus et de leurs cellules. Lors de ces fouilles, 36 téléphones mobiles, dont des iPhones, ainsi qu’une quantité significative de produits stupéfiants, environ 1,6 kg de résine et d’herbe de cannabis, ont été découverts.
L’enquête des gendarmes de la brigade de recherche de la section de Nantes a permis d’identifier une équipe de malfaiteurs basée à La Baule (Loire-Atlantique), avec un centre logistique à Pornichet. Leur mode opératoire était particulièrement astucieux : les proches des détenus entraient en contact avec les malfaiteurs via un compte Snapchat intitulé “Air Colis” pour organiser les livraisons illicites. Un lieu et une heure de rendez-vous étaient fixés via l’application, et une fois le contenu de la livraison validé par le détenu destinataire, la marchandise était remise aux malfrats en échange de paiements en liquide ou via des cartes de prépaiement, à un tarif de 400 euros les 500 grammes, quelle que soit la marchandise.
Les livraisons par drone étaient effectuées généralement pendant la nuit, avec une intensité allant de 5 à 10 livraisons par soirée. Les quatre individus suspectés utilisaient des drones commerciaux, auxquels ils apportaient des modifications pour les rendre pratiquement invisibles dans l’obscurité de la nuit. Le drone était équipé d’un système de largage en vol, et du fil de pêche était attaché à une chaussette servant au conditionnement de la marchandise. Le détenu destinataire signalait la fenêtre par un “code lumière” et la voix, permettant au drone d’effectuer la livraison avec précision.
Après avoir surveillé le groupe pendant plusieurs semaines, les gendarmes de la compagnie de Nantes sont passés à l’action et ont réussi à interpeller trois des suspects dans un champ à proximité de la maison d’arrêt de Nantes. Le quatrième a été interpellé à son domicile à La Baule. Tous les suspects sont “connus de la justice”, et ils font face à des accusations de “survol de zone interdite”, “remise irrégulière d’objets à détenu” et “trafic de stupéfiants”, pouvant entraîner des peines allant jusqu’à 10 ans de prison. Deux d’entre eux, en état de récidive légale, pourraient même être condamnés à 20 ans derrière les barreaux. Quatre mandats de dépôt ont été prononcés à leur encontre, et leur sort sera décidé ultérieurement.
Lors des perquisitions menées au domicile des suspects et dans leur centre logistique, les gendarmes ont découvert neuf drones, 0,5 kg de cocaïne, 1 kg de cannabis, 900 euros en liquide, des jumelles thermiques et des brouilleurs. L’utilisation d’un aéroscope récemment acquis par la gendarmerie a été cruciale pour obtenir des relevés GPS des drones rendus presque invisibles.
Face à cette innovation technologique criminelle, les forces de l’ordre se sont adaptées rapidement. Le procureur Renaud Gaudeul a souligné que les enquêtes se poursuivraient pour vérifier l’existence d’un réseau plus vaste et retracer l’ampleur des flux financiers liés à cette opération “bien rodée et audacieuse”, selon les termes de la commandante de gendarmerie Cécilia Agez.
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Y a t’il besoin de donner la nouvelle technologie de la gendarmerie pour repérer les drones. Arrêtez de prévenir de tous, y compris lors d’enquêtes de recherches. Bravo à la gendarmerie pour leurs actions quotidiennes qui permettent de déjouer diverses tentatives de délis.