On en sait plus sur le décès du gendarme du GIGN survenu ce samedi matin en Guyane.
Le militaire se trouvait en mission en forêt, dans le cadre de la lutte contre l’orpaillage illégal. Comme le relate La Semaine des Pyrénées, le maréchal des logis-chef Arnaud Blanc, âgé de 35 ans et affecté à l’antenne GIGN (AGIGN) de Cayenne, est décédé ce matin des suites d’une blessure par balle.
Les gendarmes, appuyés par quatre militaires des Forces armées en Guyane (FAG), et un auxiliaire sanitaire, ont investi trois carbets. Comme l’explique le quotidien régional, dans l’un d’eux se trouvaient deux garimperos qui ont ouvert le feu en direction des gendarmes.
Chef de groupe au sein de l’AGIGN de Cayenne, le maréchal des logis-chef Arnaud Blanc est touché au thorax. Malgré les premiers soins prodigués sur place par l’auxiliaire sanitaire, le gendarme est décédé avant l’arrivée d’un hélicoptère PUMA pour l’évacuer vers le centre hospitalier.
Pacsé et père de deux enfants, il était entré en gendarmerie en 2009 en qualité de gendarme adjoint volontaire. Une enquête a été ouverte par le parquet et confiée à la section de recherche de Cayenne.
Voilà pourquoi Arnaud est mort…
GUYANE LES ENJEUX : Forêts dévastées, rivières détruites, populations menacées et contaminées au mercure, l’orpaillage illégal est le principal fléau social, sanitaire et environnemental menaçant la Guyane. UN VRAI DRAME ECOLOGIQUE dont les “black-blocs” ultra-gauchos et Lfistes se fichent !!
Guyane une pollution au fil de de l’eau… Depuis les années 1990, suite à des hausses importantes du cours de l’or et à la structuration des pratiques illégales, la Guyane subit de plein fouet une nouvelle ruée vers l’or. Cette ruée est caractérisée par une très forte augmentation du nombre des site d’exploitation illégale : on estime que 7 à 10 tonnes d’or sont exfiltrés illégalement de Guyane chaque année.
L’activité des exploitants déclarés est encadrée par la législation française. Les impacts de l’activité minière officielle restent très importants mais certaines dispositions visent à limiter ces impacts : interdiction de l’usage du mercure depuis 2006, gestion de l’eau en circuit fermé, obligation de revégétalisation, obligation pour chaque négociant de renseigner un livre de police, etc. En revanche, l’activité des orpailleurs illégaux est soumise à la seule loi du profit à court terme et provoque des dégâts colossaux sur l’environnement et la société.
Des rivières et des forêts condamnées par l’activité aurifère illégale : La Guyane fait partie du Plateau des Guyanes, un des plus grands massifs de forêt tropicale continu et encore relativement intact de la planète. Mais en l’espace de 30 ans, l’orpaillage incontrôlé y est devenu le premier facteur de dégradation environnementale. Durant cette période, jusqu’en 2018, environ 215.000 hectares de forêts y ont été détruits en particulier au cours de la dernière décennie pendant laquelle la superficie touchée a été multipliée par trois. Le Suriname et le Guyana concentrent l’essentiel de cette déforestation. Elle représente 28.000 ha en Guyane.
L’or illégal nuit gravement à la santé humaine : Le mercure utilisé pour amalgamer l’or est un polluant dangereux qui s’accumule dans les milieux naturels. Lorsqu’il intègre les milieux aquatiques, des bactéries le transforment en méthylmercure, composé facilement assimilable par les êtres vivants et neurotoxique puissant. La contamination mercurielle, à la fois d’origine naturelle et liée aux pratiques aurifères illégales, peut ainsi se concentrer le long des chaînes alimentaires aquatiques, atteignant des concentrations particulièrement importantes dans la chair des poissons carnivores. Il en découle une contamination des populations locales dont c’est la nourriture quotidienne. Fin 2013, une étude montrait chez les populations locales du Haut-Maroni des concentrations en mercure quatre fois plus élevées que chez les populations du littoral.
Les répercussions sociales du conflit de l’or : L’exploitation aurifère clandestine concourt à la structuration de véritables filières d’immigration sauvages et au développement de réseaux de prostitution, de trafics armes et drogues, et de délinquance. Les échanges de tirs et les assassinats de militaires ces dernières années viennent cruellement rappeler que dans certains secteurs, l’insécurité est réelle et le climat est tendu.
L’or illégal grève les perspectives de croissance économique et de développement durable du territoire : Cette combinaison d’effets néfastes grève le développement économique du territoire, qui voit ses principaux secteurs d’activités impactés : l’écotourisme subit la destruction de paysages remarquables, la filière forestière pâtit de la perte de capital sur pied, la filière minière déclarée assiste au pillage de la ressource aurifère, sans compter le coût de la répression pour l’État français qui, malgré les moyens humains et financiers investis, ne parvient pas à éradiquer le phénomène. (WWF avec effroyables photos)
Une tragédie de plus. Un homme de valeur assassiné. Nous avons peur pour vous tous sur ces terres inhospitalières. Ces orpailleurs sont sans pitié. Tout ça pour des pépites d’or… Reposez en paix monsieur le maréchal des logis-chef.
Sincères condoléances aux familles et ses amis. Pensées douces à ses enfants privés de leur papa. Honneur, respect et courage aux frères d’arme.
Nos sincères condoléances à la famille et collègues du gendarme décédé tragiquement
Mourir si jeune c’est un drame
reposez en paix Monsieur nos respects
prison à perpétuité pour le tueur
Soutien aux forces de l’ordre
Encore un drame ..J espere que le tireur a été arrété …….
OPERATION HARPIE, l’une des plus éprouvantes pour l’armée de terre.
En pirogue ou au prix de longues marches dans la jungle guyanaise, 240 militaires français luttent, chaque jour, contre l’orpaillage illégal. Mais face à eux se dresse un mur de 9 000 « garimpeiros », les forçats de l’or jaune.
Alors que le jour se lève sur la Guyane, les deux pirogues du 9e régiment d’infanterie de marine RIMA remontent déjà à pleine vitesse le Maroni, le fleuve frontière avec le Suriname. À bord : fusils d’assaut HK416, vivres et packs d’eau. Chaque jour, près de 240 militaires s’éparpillent ainsi dans l’immensité de cette région française d’Amérique du Sud avec une mission : lutter contre l’orpaillage illégal. Un fléau que la France combat depuis 2018, dans le cadre de l’opération Harpie. Mais surtout dans des conditions extrêmes : jusqu’au cœur de la forêt équatoriale, là où règnent sans partage les moustiques, les serpents grage, les mouches à feu, les fourmis balles de fusil, les caïmans et les jaguars… Le tout sous une chaleur accablante et parfois 90 % d’humidité… Un monde hostile, urticant, mordant, sauvage et sans répit qui n’a pourtant pas dissuadé 8 000 à 9 000 « garimpeiros », ces forçats de l’or jaune, à fuir la misère du Brésil dans l’espoir d’une vie meilleure ici. Même si, au bout, c’est un quotidien de labeur sous le joug de gangs armés qui les attend.
Une déchirure béanteAlors que cet épais canevas semble impénétrable, la navigation, elle, exige des piroguiers une vigilance de tous les instants. Ils sont deux par embarcation. L’un au moteur, l’autre à l’avant pour repérer les pièges et donner la direction. La saison sèche rend la progression plus complexe encore. Quand ce ne sont pas les racines qui affleurent, ce sont des arbres qui obstruent le passage. Il faut toute leur science pour apprécier la profondeur, lire les remous et se faufiler.
La forêt suppliciéeQuelques minutes plus tôt, le site était encore exploité. Les nombreuses « sonnettes » qui surveillent la rivière ont prévenu les « garimpeiros ». Leur fuite ne laisse cependant aucun doute sur leur activité. La forêt a été creusée à la lance à incendie sur plusieurs mètres de profondeur, ces supplices formant une vaste « baranque », une carrière où flottent deux radeaux. C’est sur ces planches que les orpailleurs installent les moteurs indispensables à leurs basses œuvres. Le précieux métal est dans cette terre boueuse qu’il faut arracher du sol. Une fois filtrée, ils séparent le bon grain de l’ivraie. Sur les « tables de levée » ils amalgament l’or avec du mercure. L’eau souillée est ensuite rejetée à la rivière, dernière étape d’un processus implacable.
Avant de s’échapper dans la forêt, les ouvriers ont caché leur matériel. Coulant dans la « baranque » les pompes et enterrant, dans la terre meuble, leur moteur. En vain. Les militaires les trouveront au prix d’un travail difficile, en plein soleil, avec de l’eau jusqu’aux épaules lorsqu’il a fallu fouiller la fosse. Le commandant Samuel du 9e Rima ne le cache pas l’opération HARPIE est l’une des plus éprouvantes de l’armée de terre.
Orpaillage illégal en Guyane: une lutte réservée aux combattants aguerris
Au Centre d’entraînement en forêt équatoriale, les légionnaires du 3e régiment étranger d’infanterie forment les militaires à la dureté de la jungle. (Sud Ouest 01/12/2021)