🇫🇷 Fleury-Mérogis : découvrez comment sont évalués les détenus radicalisés de la prison

Elle est la directrice du quartier d’évaluation de la radicalisation (QER) de Fleury-Mérogis. L’un des trois scanners avec ceux d’Osny (Val d’Oise) et Fresnes (Val-de-Marne) par lequel vont passer tous les détenus radicalisés ou condamnés pour terrorisme, avant d’être dirigés ensuite vers les centres pénitentiaires de France. Et, tout en préservant son anonymat, elle est le premier personnel pénitentiaire à travailler en lien avec les djihadistes à accepter de lever le voile sur cette délicate mission qui a débuté voici près d’un an.

«Nous terminons notre deuxième session, glisse la directrice qui compte plus de 20 ans d’ancienneté dans le métier, malgré son visage d’adolescente. Nous apprenons tous les jours et notre expérience s’améliore constamment. » Ces périodes d’observation-évaluation de la dangerosité des pensionnaires durent quatre mois. A Fleury, 20 places sont disponibles, dans des cellules individuelles et une aile spécifique. «Tout le travail est justement basé sur l’individualisation, raconte-t-elle. Quand ils parlent d’eux, les radicalisés disent «nous », ils parlent de groupe. On doit les ramener au «je », à l’humain. Et quand on y arrive, ils deviennent complètement différents. »

Face à ce public dissimulateur, manipulateur ou séducteur, 15 agents, des éducateurs, des psychologues, des membres du service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip), un responsable religieux se succèdent au quotidien pour des ateliers, ou des entretiens individuels. «En comparaison, il y a seulement 150 agents pour 800 détenus sur le reste du bâtiment », précise la directrice du QER. Et quasi aucun psychologue disponible dans les autres tripales de Fleury.

«Il y a très peu de barbus»

«Tous les 15 jours, entre professionnels, on tient une réunion où on confronte nos avis sur chaque détenu, relate-t-elle. La plupart ont une vingtaine d’années, mais ce ne sont pas les plus dangereux, ce sont en revanche les plus vulnérables et certains ont vécu une désillusion en Syrie. Tandis que ceux qui ont entre 30 et 40 ans ont une idéologie plus enkystée. » Et le motif de la peine pour laquelle ils sont écroués ne représente absolument pas leur degré de dangerosité.

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