🇫🇷 Saint-Brieuc. Les surveillants de prison inquiets : 184 détenus pour 83 places

Les surveillants de la maison d’arrêt de Saint-Brieuc ont décidé de tirer la sonnette d’alarme. Une nouvelle fois. Régulièrement, ils dénoncent la surpopulation carcérale. « Mais là, on atteint un seuil critique : 184 détenus pour 83 places, indiquait, hier soir, un surveillant de prison briochin. On est très inquiet. »

Ce qui mine particulièrement les surveillants, c’est que les magistrats continuent à envoyer de nouveaux détenus à la prison de Saint-Brieuc. « 22 en huit jours », a compté un agent. « Hier, je devais gérer 65 détenus à mon étage, raconte un surveillant. Ils n’ont pas de douche dans leur cellule, alors j’ai dû faire le porte-clefs toute la journée pour qu’ils puissent aller se laver. Je n’ai pas pu répondre aux autres sollicitations… » Ce qui peut générer de la frustration, voire de la tension chez certains.

« Des cellules que l’on ne peut pas utiliser »

L’autre problème, c’est que les agents et leur administration n’ont pas la même façon de compter les places. Selon la direction interrégionale de l’administration pénitentiaire, il y a 202 places dans la prison de Saint-Brieuc. Pour le syndicat FO, il y en a 83.

La direction compte les lits superposés : il y en a jusqu’à trois par cellules actuellement à Saint-Brieuc. Des lits sur lesquels les détenus ne peuvent même pas se redresser pour lire un bouquin. « La direction nous dit de ne pas nous plaindre car il n’y a pas de matelas parterre », déplore une représentante syndicale FO. La cellule individuelle, c’est pourtant un droit pour les détenus. Un droit qui est gravé dans la loi.

Parmi les 202 places que compte l’administration pénitentiaire, « il y a des cellules que l’on ne peut pas utiliser, en quartier disciplinaire, ou des cellules qui sont presque capitonnées pour les détenus en crise ». Pour faire face à cette surpopulation, la direction de la prison a décidé de mélanger certains détenus qui exécutent leur peine de façon ferme, à d’autres qui sont en semi-liberté (ils peuvent sortir la journée). Une situation quasi-inédite.

Ouest-France

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