Tous les détenus ne jouissent pas de la même réputation derrière les murs de la prison. Si les braqueurs jouissent parfois d’une certaine aura, les agresseurs sexuels ne sont pas bien vus.
C’est certainement pour ça qu’un d’eux a préféré mentir à ses deux codétenus en leur disant qu’il était là pour vol. Mais quand il leur a avoué qu’il avait été condamné pour des infractions sexuelles sur une mineure, ses codétenus ont vu rouge.
« J’ai craqué. J’ai pensé à ma petite sœur mais je n’ai pas voulu jouer les justiciers. »
«  Je me suis senti obligé de dire pourquoi j’étais enfermé, obligé de me laisser couper les cheveux, obligé de me laisser frapper  », explique celui qui dénonce les violences subies, selon lui, durant 4 heures. Lui qui avait les cheveux longs a eu droit à une coupe au rasoir et a reçu des gifles et des coups de pied.
Les trois, séparés depuis les faits, se sont retrouvés dans le box, mercredi. Naim Benmoussa admet lui avoir mis une gifle, pas plus. «  J’ai craqué, explique-t-il. J’ai pensé à ma petite sœur mais je n’ai pas voulu jouer les justiciers.  » La coupe de cheveux ? Il dit lui avoir proposé parce qu’il était complexé par ses cheveux longs…
Benjamin Demailly minimise encore davantage : «  Moi, j’l’ai pas du tout frappé. J’ai été condamné pour vol, je ne suis pas violent.  » Il raconte même avoir tenté d’alerter les surveillants, ce que nie la victime.
Une « humiliation »
Me Dubout condamne cette «  minimisation des faits  » et parle, lui, «  d’humiliation  ». La procureur non plus ne croit pas en ces versions édulcorées, qui ne collent pas avec les constatations du médecin légiste. Elle requiert un an de prison pour le premier, 6 mois pour le second.
Malgré les arguments de Mes Denissel et Mezine, Naim Benmoussa, Liévinois de 20 ans, a été condamné à  9 mois de prison et Benjamin Demailly, Lozinghémois de 23 ans, à  3 mois. Les trois se retrouveront le 10 février pour étudier la question des dommages et intérêts.
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