L’établissement pénitentiaire de Quiévrechain dispose de 59 places, dont 4 réservées aux filles. Il n’en existe que six en France (dans le Rhône, la région parisienne, Marseille, le Sud-Ouest et Nantes).
Les mineurs incarcérés sont encadrés par des surveillants, des éducateurs et continuent leur scolarité avec l’Éducation nationale. L’EPM dispose ainsi d’un proviseur adjoint, de huit professeurs, d’un psychologue et d’une assistante de formation. Quand ils sortent, ils peuvent encore être sous surveillance, dans le cadre d’un foyer ou équipés d’un bracelet électronique.
Depuis un an et demi, l’association Hors Cadre travaille sur le projet Portrait de citoyen, en lien étroit avec les éducateurs du centre et les jeunes qui sont volontaires. L’idée est de leur apprendre à se servir d’une caméra, à faire une interview.
Devant l’objectif sont déjà passés un assistant parlementaire, un champion de kick boxing. Ce mercredi matin, c’est au tour de trois anciens mineurs de fond, réunis par l’association Les Enfants de Ledoux, la fosse de Condé-sur-l’Escaut.
Charbonner ? Les vieux de la mine ne connaissent pas. Aller au charbon, oui, ça veut dire aller travailler. Charbonner,c’est un peu ça… C’est le travail du dealer de rue, au dernier barreau de l’échelle, qui doit aller chercher l’argent pour les plus gros bonnets. Lui, c’est pas la silicose qu’il ramène. C’est des années de prison. « Faut sortir de l’ornière, même si c’est difficile, et retrouver le droit chemin », conseille Robert, à qui un proche a dit un jour : « N’oublie pas que tu as un honneur, une dignité, surtout ne les laisse jamais salir ». Parole de « gueule noire ».