Le président de l’association des visiteurs de prison et deux bénévoles sont interdits d’accès à la maison d’arrêt de Saint-Brieuc. Ils dénoncent « une décision unilatérale de la direction de l’établissement. » Le directeur assume. Il estime que le président, qui a réservé un billet d’avion à un détenu en fin de peine, a commis une faute.
« Jeudi matin, j’ai sonné à la porte de la prison pour rendre visite à un détenu… On m’a dit : vous êtes interdit définitivement d’entrée à la maison d’arrêt ».
Président de l’association des visiteurs de prison de la maison d’arrêt de Saint-Brieuc, Didier Bazin dénonce la décision prise à son encontre par la direction de la prison de Saint-Brieuc et par le Service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip).
La semaine dernière, il a été convoqué dans les bureaux de la Police judiciaire à Rennes. Un officier l’a auditionné à la suite d’une plainte déposée par le directeur de l’établissement. « Il me reprochait d’avoir réservé et adressé par mail un billet d’avion à un détenu en fin de peine qu’il effectue sous le régime de la semi-liberté ». Et le soupçonnait aussi d’avoir eu un contact téléphonique avec lui. Ce que le visiteur réfute.
« C’est un détenu que je suis. Il a un projet de retour en Tunisie. Cela fait partie du volet insertion d’un visiteur de prison que de s’occuper de réserver un billet de train » poursuit Didier Bazin, visiteur de prison depuis plusieurs années.
La convocation à la PJ n’entraîne pas de poursuites judiciaires.Après ce classement sans suite du parquet, la décision du directeur de la maison d’arrêt ne passe pas. « Les pouvoirs d’un directeur d’établissement en matière de justice sont-ils plus forts que ceux du procureur ? » s’interroge Paul Marconot, président national de l’association nationale des visiteurs de prison dans un courrier adressé à la direction de l’administration pénitentiaire.
Le Directeur de la prison, Pierre Lemée assume. « Ce n’est pas parce que le procureur a classé l’affaire que je ne suis pas en droit de l’exclure définitivement.
Il a commis une faute. En achetant un billet d’avion, il est sorti de son cadre de visiteur de prison. Et, en tant que président, il doit être irréprochable. »
Didier Bazin accepte encore moins la décision prise par la direction d’interdire l’accès à la prison à titre provisoire de deux autres bénévoles.Concernant ces derniers, le directeur évoque « une affaire plus ancienne ». Et promet leur réintégration après une rencontre avec eux.
« À cette occasion, nous leur reparlerons de leurs obligations de ne pas sortir du cadre. »Michel Moreau, délégué régional de l’ANVP, demande à la direction d’annuler les mesures prises. En attendant, seuls six visiteurs sur les neuf de l’association peuvent continuer à épauler les détenus.
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bravo monsieur le directeur …..enfin un qui porte ses couilles