Un bâtiment neuf au centre de détention de Châteaudun abrite quatre appartements et quatre parloirs familiaux meublés. Ils seront opérationnels à partir de décembre.
Les centaines de détenus cloîtrés dans les murs du centre de détention de Châteaudun auront désormais de quoi échapper aux barreaux et aux barbelés. Pendant quelques heures et jusqu’à trois jours, sans bruit d’écrous et entourés de leur famille, ils bénéficieront de l’espace des quatre appartements (unités de vie familiale) et des quatre parloirs familiaux bientôt inaugurés. Les travaux sont terminés depuis plusieurs mois, mais la prison n’avait pas les personnels pour les utiliser.
En décembre, les premiers détenus bénéficiaires reproduiront quelques gestes du quotidien en toute autonomie. Ils s’assiéront à table en famille pour partager un repas, s’installeront devant la télé ou coucheront les enfants dans une chambre qui leur est dédiée.
« Ils pourront recevoir leurs proches dans des conditions de vie qui sont celles de l’extérieur, confirme Régis Pascal, directeur de l’établissement. Il s’agit d’un outil de réinsertion qui rentre dans le cadre de la préparation de la sortie et la prévention de la récidive. »
Aujourd’hui, le T3 accessible aux personnes à mobilité réduite et les trois T2 ont plutôt des allures d’appartements témoins. La vaisselle attend, étincelante, dans les placards, la cafetière et la gazinière n’ont encore jamais servi. Un patio surplombé d’un grillage accessible depuis le séjour cuisine et la chambre parentale permet aux familles de prendre l’air et de manger dehors. En cas d’urgence, les surveillants empruntent une « porte d’intervention » qui donne sur cette petite cour emmurée. Celles de l’appartement n’ont pas de serrure.
Quant aux parloirs familiaux, de chacun 25 m², ils ressemblent à des studios d’étudiant avec kitchenette équipée, toilettes et canapé convertible. Un endroit confortable à l’abri des regards pour les couples et les familles. « Il y a ici aussi une sonnette d’alarme en cas de besoin et un interphone pour pouvoir communiquer », précise le directeur.
Dans le bâtiment flambant neuf, plusieurs cabines de fouille, une salle d’attente pour les familles, un poste de sécurité pour le personnel, et des locaux pour l’entretien et le stockage des aliments des occupants ont été prévus.
« Tout le monde peut y avoir accès. Pas d’ancienneté nécessaire ni reliquat de peine, précise Régis Pascal. Il y a quand même une condition pour y avoir droit : le détenu doit être en capacité d’assumer financièrement les repas de sa famille. »
À l’intérieur des UVF, l’entourage peut apporter uniquement des médicaments et des produits pour les jeunes enfants comme les petits pots ou les couches. C’est au détenu de prévoir et d’effectuer des achats en « cantine », le système de vente organisé par l’administration pénitentiaire permettant aux détenus d’acheter de la nourriture, des produits d’hygiène, des vêtements, des cigarettes…
Depuis peu, les détenus de Châteaudun qui en ont les moyens, ont la possibilité de formuler une demande pour profiter de ces équipements. Pour ouvrir une fenêtre qui les aidera à ne pas revenir, une fois sortis, derrière les portes blindées.
Au 1er janvier 2017, 120 UVF étaient en fonctionnement dans 37 établissements pénitentiaires en France, ainsi que 71 parloirs familiaux dans 21 établissements. En début d’année 2017, 3 UVF et 6 parloirs familiaux ont été ouverts au centre pénitentiaire de Ducos, en Martinique.
1,45 million d’euros d’investissement pour la construction des quatre UVF et des quatre parloirs familiaux.
473 mètres carrés de superficie totale du nouveau bâtiment construit dans l’enceinte du centre de détention. Le T3 compte 65 m2, les trois T2 mesurent 45 m2. Enfin, chacun des quatre parloirs familiaux fait 25 m2. La salle d’attente des familles mesure 18 m2.