Les invités de l’émission « On va plus loin » débattent des propositions du Président de la République et du gouvernement concernant la lutte contre la surpopulation des prisons françaises, véritable fléau dans le pays.
Les prisons françaises sont pleines. C’est bien connu, la France a un taux d’occupation carcérale parmi les plus élevés d’Europe. En 2017, on compte plus de 68 000 détenus pour une capacité de plus de 58 000 places. Et la France a été plusieurs fois condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).
C’est devant cette même Cour qu’Emmanuel Macron a déclaré, mardi 31 octobre, vouloir créer une Agence des travaux d’intérêt général afin de lutter conte cette surpopulation. « C’est une très bonne annonce. Ceci dit le travail d’intérêt général existe en France depuis les années 82, 83 » estime Joaquim Pueyo, député (Nouvelle gauche) de l’Orne et ancien directeur de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis.
« Ça fait trente ans que ça dure ces accusations en laxisme dès qu’on parle d’autre chose que de la prison, c’est assez insupportable » s’agace Marie Cretenot, reponsable plaidoyer à l’Observatoire international des prisons. « Il y a une sorte d’entêtement et d’aveuglement là -dessus de ne pas voir les effets de ce type de politique. Aujourd’hui, une des mesures les moins efficaces, c’est la peine de prison. Les taux de récidive y sont les plus importants par rapport aux peines alternatives. C’est 61% de taux de recondamnation dans les 5 ans. En peine alternative, on chute à 39% » analyse la jeune femme.
Erwan Saoudi, dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral Paris FO PĂ©nitentiaire, lui, insiste sur les conditions de dĂ©tention : « Pour rĂ©gler le problème de la surpopulation, il y a plusieurs leviers dont peut-ĂŞtre les propositions de Madame Belloubet (…) Ce qu’il faut c’est que le temps d’incarcĂ©ration soit utile Ă la personne dĂ©tenue. C’est-Ă -dire avoir des conditions de dĂ©tention qui soient acceptables et dignes. Autant pour les personnels qui travaillent Ă l’intĂ©rieur que pour les personnes dĂ©tenues. Puisque toute cette agressivitĂ© ressort aussi sur le personnel ».
Le député (Nouvelle gauche) Joaquim Pueyo insiste sur un point : « Moi, je ne veux pas opposer les peines hors prison et les peines dans les prisons. Cela n’a aucun sens. Il faut avoir beaucoup de discernement, il faut individualiser les décisions de sanction. Je ne pense pas que les magistrats soient laxistes. Par contre, ce qu’on peut reprocher, c’est qu’on n’a pas suffisamment de moyens. Lorsque l’on annonce une programmation de 15 000 places, je crois que c’est nécessaire effectivement de créer des places de prison. Non pas, pour empêcher les peines hors prison (…) mais pour permettre à la fois aux surveillants, au personnel pénitentiaire et hors pénitentiaire, de travailler dans des bonnes conditions ».
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