Tribunal correctionnel de Châteauroux: Ce détenu vient d’être opéré et se trouve actuellement à Fresnes. Mais les affaires qui l’amènent, ce lundi, indirectement devant les juges castelroussins se sont déroulées à la Maison centrale de Saint-Maur. Indirectement, car l’audience se déroule en visioconférence. «
Trois fouilles successives de votre cellule ont conduit à trouver des objets interdits en détention, sauf autorisation spéciale », rappelle la présidente. En février 2016, tout d’abord, « ce sont un briquet, un tournevis, deux lames de rasoir et une balance qui ont été retrouvés » ; puis en mars de la même année, « une clef USB dissimulée dans un survêtement » et enfin, en juin « du cannabis et un couteau sur le rebord extérieur de la fenêtre de votre cellule ».
Le prévenu aux vingt-deux condamnations dit « ne pas comprendre » et argumente. Le briquet, « c’était pour fumer » ; la clef USB, « il n’y avait que de la musique dessus » ; le tournevis, « c’est pour installer un meuble dans la cellule » ; quant au couteau, « je l’ai fabriqué moi-même pour me défendre contre d’autres détenus. Mais c’est un petit couteau. »
Une appréciation sur la taille que ne partage pas vraiment la présidente : « Nous avons une photographie de ce couteau et il mesure tout de même 16 cm de long, avec une lame de 7 cm. »
Enfin, le cannabis retrouvé dans la poche d’un short, « c’était pour atténuer les douleurs de ma jambe ». Ce détenu qui a réponse à tout, reste toutefois très évasif sur la façon dont il acquiert tous ces objets. « Vous comprenez, je suis en centrale et il est dangereux de donner des noms. » Il n’en dira pas plus.
Pour le ministère public « ce prévenu peine à intégrer les règles de vie en milieu carcéral. Il s’est fait parvenir, de façon illicite, la plupart de ces biens interdits sans autorisation et ne semble pas comprendre les poursuites de la justice. Je demande six mois ferme. »
Un quantum dépassé par le juge qui condamnera ce détenu à huit mois de détention supplémentaires.