🇫🇷 Béziers: ouverture du PREJ ce jeudi pour les surveillants pénitentiaires

Les déplacements entre la prison et le palais de justice de Béziers étaient jusqu’alors assurés par le commissariat de Béziers. Dès jeudi, cela va changer. Ces extractions judiciaires vont débuter sans le « oui » syndical.

“Y a-t-il assez de personnels pour assurer toutes les missions ?” La question est sur toutes les lèvres des surveillants de la route de Saint-Pons, à Béziers. “Sur un effectif prévu de trente-quatre agents, nous souffrons déjà d’un déficit de sept personnels de surveillance”, poursuit l’un d’eux. Alors, comment vont-ils réaliser ces extractions ou translations judiciaires (*) qui seront effectives dès jeudi ?

Pour mener à bien cette mission d’escorte, quatre structures ont été déployées en Occitanie : Muret, Albi, Nîmes et donc Béziers. Les personnels de la cité de Riquet ont, comme tous leurs collègues, suivi “une formation exigeante“, comme l’a rappelé Stéphane Scotto (directeur interrégional) . Ils ont même pris leurs fonctions le 23 octobre dernier et se forment encore sur Béziers et au-delà : “On prend possession de la base, on visite quelques tribunaux afin de mieux connaître notre environnement”, assure un Thomas Jacquot, responsable du syndicat Ufap-Unsa Justice, optimiste.

“Les locaux sont conformes, neufs. On est bien loti, même les véhicules sont en nombre.” Mais il manque quelque chose : “Les effectifs ne sont pas là. On devait ouvrir à 34 et on est 27 à Béziers. Sachant qu’on récupère des missions qui vont monopoliser beaucoup de personnels, on n’est pas sûr de pouvoir toutes les assurer. On espère que cela va se régler dans les prochains caps de recrutement.” Quoi qu’il en soit, tout commence pour eux ce jeudi.

Au-delà d’une extraction, les agents pénitentiaires devront faire face, aussi, aux familles des prévenus. Souvent, elles connaissent les endroits où elles peuvent les embrasser, leur parler… pacifiquement ou non. À cette éventualité, Thomas Jacquot rétorque : “Aucune mission ne ressemble à une autre. Il y a des comportements plus ou moins hostiles, mais nous avons des circuits sécurisés dans certains tribunaux où il n’y aura pas de contact avec la famille ou les proches. S’il y a proximité, on avisera suivant la situation et on fera peut-être appel aux forces de l’ordre. Nous sommes aussi formés pour appréhender ce genre de manifestation.”

Pour cela, les escortes sont armées de la même façon que la police (arme de poing, bâton télescopique) et peuvent déclencher une alarme en cas de coup dur.

Voilà donc une nouvelle mission qui, hormis les effectifs, enchante plutôt les surveillants biterrois. “Sur l’administration pénitentiaire, nous n’avions aucune mission extérieure avant, hormis quelques transferts internationaux. Depuis, elle a multiplié les missions de ce genre et c’est plutôt positif de quitter les établissements, d’être représenté sur la voie publique. C’est valorisant.”

Les syndicats n’ont pas signé la charte de fonctionnement des Prej et Thomas Jacquot en donne la raison : “Il y a des choses à éclaircir, notamment sur les astreintes, les missions, la comptabilisation des heures. Nous n’étions pas en phase avec l’administration et il a fallu en discuter. Elle a été rejetée une première fois et sera réexaminée prochainement.”

(*) L’extraction judiciaire est l’opération par laquelle une personne détenue est conduite, à la demande de l’autorité judiciaire, pour comparaître devant une juridiction ou un magistrat. Les translations, elles, concernent l’accompagnement d’un établissement pénitentiaire vers un autre.




Avant de pouvoir escorter des détenus, les agents pénitentiaires suivent une formation d’un mois et demi… validante ou non. Si l’ensemble du personnel de sécurité biterrois a été formé, tous ne seraient pas habilités selon nos informations. Six n’auraient pas passé la présélection de recrutement. Celle-ci consiste en un passage de test psychotechnique sous supervision d’un psychologue, d’un entretien avec un psychologue sur la base des résultats du test précité et d’un entretien de motivation avec une commission interrégionale. Ces candidats recalés sont répartis en catégorie 2 (non présélectionnés, mais sans contre-indication psychologique) ou en catégorie 3 (écartés). Les sélectionnés sont bien sûr classés en catégorie 1. Le compte n’y est vraiment pas, puisque, au-delà des effectifs manquants (7), six recalés viennent donc s’ajouter, portant à treize le manque de personnel.

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