đŸ‡«đŸ‡· Surpopulation carcĂ©rale : Macron veut promouvoir les travaux d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral plutĂŽt que la prison

Emmanuel Macron se rend ce 31 octobre Ă  Strasbourg, afin de dĂ©fendre devant la Cour europĂ©enne des droits de l’Homme (CEDH) la nouvelle loi antiterroriste. Autre objectif de cette visite : plaider la cause de l’Etat français dans l’Ă©pineux dossier carcĂ©ral. 

l’enjeu principal de cette visite exceptionnelle concerne le dossier carcĂ©ral. Emmanuel Macron entend prouver son volontarisme en la matiĂšre. En effet, la CEDH a condamnĂ© Ă  de nombreuses reprises la France pour «traitements dĂ©gradants» de dĂ©tenus, notamment Ă  cause de la surpopulation dans les prisons. Pour ce faire, Emmanuel Macron devrait annoncer son projet d’instaurer des «peines alternatives Ă  la prison», selon le Huffington Post.
Vers la fin du «tout-carcéral» ?

ConcrĂštement, il s’agit de favoriser les condamnations Ă  des heures de travaux d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, en crĂ©ant une agence qui superviserait l’exĂ©cution desdits travaux. Celles-ci ne reprĂ©sentent que 7% des peines prononcĂ©es. Or, le prĂ©sident les tient pour «rĂ©paratrices et ouvertes sur l’emploi». Elles offriraient en outre l’avantage de dĂ©sengorger les prisons françaises. 
La crĂ©ation d’une «agence des mesures alternatives Ă  l’incarcĂ©ration» figurait parmi les promesses de campagne d’Emmanuel Macron. NĂ©anmoins, ses prises de positions en tant que candidat concernant la nĂ©cessitĂ© de l’incarcĂ©ration n’Ă©taient pas sans contradictions. Il avait par exemple annoncĂ© son intention de faire exĂ©cuter en intĂ©gralitĂ© les condamnations jusqu’Ă  deux ans ferme derriĂšres les barreaux – alors que la loi Dati de 2009 permet un amĂ©nagement intĂ©gral de ces peines, par exemple avec un bracelet Ă©lectronique.
Cette mesure suffira-t-elle Ă  apaiser le personnel pĂ©nitentiaire, qui dĂ©nonce rĂ©guliĂšrement les manques de moyens dans les prisons françaises, la surpopulation et la violence ? En avril dernier, la maison d’arrĂȘt de Villepinte avait Ă©tĂ© bloquĂ©e par des surveillants qui dĂ©ploraient des «conditions de travail dĂ©gradantes». Quelques jours plus tĂŽt, plus de 350 surveillants pĂ©nitentiaires avaient bloquĂ© durant quelques heures la maison d’arrĂȘt de Fleury-MĂ©rogis, la plus grande prison d’Europe, pour protester contre l’agression de six gardiens par huit mineurs lors d’une altercation entre dĂ©tenus qui a dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©. 

Rt france