Parce que la justice a trop tardé à répondre à leur appel, les deux braqueurs, condamnés à 22 et 15 ans de prison, ont été relâchés.
Deux hommes, condamnĂ©s après plusieurs braquages commis en 2011, ont Ă©tĂ© mis en libertĂ© sous contrĂ´le judiciaire la semaine dernière pour une question de procĂ©dure. Une de leurs anciennes victimes, un DrĂ´mois gĂ©rant d’un Super U, a peur et dĂ©nonce les dysfonctionnements de la justice.
La justice trop lente Ă rĂ©agir. CĂ©lik Zamoun et Nassim Chenouf avaient Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă de lourdes peines : 22 ans et 15 ans de prison. Leur sĂ©rie de braquages avaient en effet Ă©tĂ© commise avec beaucoup de violences. Ils avaient visĂ© en 2011 une quinzaine de grandes surfaces dans le Sud-Est de la France armĂ©s de kalachnikovs. Après avoir fait appel de leur condamnation, ils ont finalement Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s car la justice, qui a accumulĂ© trop de retards dans les dossiers Ă traiter, a mis trop de temps Ă rĂ©pondre. La règle, dans ces cas-lĂ , est en effet est de remettre en libertĂ© sous contrĂ´le judiciaire dans l’attente du jugement en appel, qui aura lieu dans le cas des deux braqueurs en fĂ©vrier prochain.
FrappĂ© et menacĂ©. Une de leurs anciennes victimes n’apprĂ©cie aucunement cette dĂ©cision. En dĂ©cembre 2011, les deux braqueurs s’en Ă©taient pris Ă son Super U, lourdement armĂ©s et masquĂ©s de cagoules. Ce gĂ©rant s’Ă©tait alors proposĂ© d’ouvrir le coffre. Mais un de deux malfaiteurs s’Ă©tait quand mĂŞme pris Ă lui en le frappant en pleine poitrine et en lui posant le canon de son fusil sur la tempe. La victime s’en Ă©tait sortie avec trois cĂ´tes cassĂ©es et trois mois d’arrĂŞt de travail.
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“Mieux vaut ĂŞtre braqueur que victime”. Le traumatisme est aujourd’hui encore vivace. “Sa famille, son entourage, dĂ©crit un homme repliĂ© sur lui-mĂŞme, qui est vraisemblablement atteint d’un stress post-traumatique, qui est plus mĂ©fiant, plus agressif, qui a des sautes d’humeur”, explique son avocat. Pour ce dernier, le gĂ©rant du Super U a dĂ©sormais besoin de ce procès en appel pour “pouvoir tourner la page”. La victime, elle, dĂ©nonce une injustice : “je n’ai pas encore touchĂ© un centime de dĂ©dommagement”. “J’attends que la justice nomme un expert mĂ©dical pour Ă©valuer mon traumatisme. Les accusĂ©s, eux, ont eu droit Ă une dizaine d’expertises pour leur procès. En France, mieux vaut ĂŞtre braqueur que victime”, dĂ©plore-t-il.
Europe 1