Le 11 octobre, en présence des ERIS qui sont l’équivalent du GIGN dans la pénitentiaire, 8 cellules de la maison d’arrêt de Nantes ont été inspectées. Pour 16 détenus, 15 portables ont été retrouvés ainsi que de la résine de cannabis, des clés USB, une centaine d’euros etc…Que des produits évidemment interdits en détention.
En 2014 déjà , notre enquête sur les prisons bretonnes démontrait une aggravation de la situation interne après la suppression des fouilles intégrales systématiques au retour des parloirs en 2009 ; tout et n’importe quoi entre dans les prisons, où les découvertes stupéfiantes se multiplient tant aux parloirs que dans les cellules. Les saisies de portables ont explosé, passant de 27.520 en 2014 sur l’ensemble de la France à 33.521 en 2016.
Sans oublier ceux qui ont des ordinateurs – autorisés et donc privés d’internet – mais qui branchent dessus des clés 3G ou 4G entrées clandestinement. En 2015, un détenu corse d’une prison francilienne estimait que 70 à 80% de ses codétenus avaient des portables, et un quart d’entre eux internet.
Nous avons interviewé William Cozic, délégué FO-Pénitentiaire pour les prisons de Nantes.
Breizh Info : Bonjour William Cozic, les services de la Pénitentiaire ont encore fait des découvertes stupéfiantes. Et éloquentes. Quelle est votre réaction ?
William Cozic : Ça devient normal. Mais c’est surtout lamentable.
Breizh Info : 16 détenus, 15 téléphones, qu’est-ce que ça vous inspire ?
William Cozic : En gros presque tous les détenus ont un téléphone maintenant. On ne peut plus s’étonner qu’ils puissent préparer des attentats, ou que les mesures de contrôle judiciaire et de séparation des prévenus – pour éviter qu’ils ne s’arrangent sur leur défense – ne soient plus opérantes.
Breizh Info : Dans le monde politique, des voix s’élèvent pour autoriser les téléphones portable aux détenus, au motif qu’on ne peut leur interdire décemment de n’avoir aucun contact au quotidien avec leur famille ou leurs proches notamment.
William Cozic : Ce sont des foutaises, il y en a très peu qui appellent papa ou maman ou leur petite copine. Ce sont des arguments à faire gober à l’opinion, mais ça ne correspond pas à la réalité. Les téléphones leur servent essentiellement pour leurs trafics, ou pour faire pression sur leurs victimes. Ou pour faire des vidéos, aller sur les réseaux sociaux etc. Si on autorise les téléphones, ils seront en mode bridé, sans internet notamment. Ils continueront à en faire rentrer pour avoir toutes les fonctionnalités et pouvoir continuer leurs trafics.
Breizh info
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