Nous vous avions fait part de cette affaire hors-norme d’un père qui violait ses filles aux parloirs avec la complicité de sa femme.
Dans le box, le père et la mère n’ont aucune réaction. Les victimes, assises sur le banc des parties civiles, restent calmes. C’en est fini pour cette sordide affaire jugée depuis vendredi devant la cour d’assises de la Somme.
Dès le début, l’histoire de ce couple partait mal. En 2000, elle s’installe chez lui, dans l’Oise, alors qu’il vit déjà en couple. Sa compagne est handicapée moteur après un accident de la route qu’il avait provoqué en conduisant alcoolisé (elle est décédée depuis). En 2003, il viole une de ses filles, issue de sa première union, âgée de 13 ans. Il écope de 8 ans de prison devant la cour d’assises de l’Oise. Mais cette sanction n’arrêtera jamais le père de famille dans ses crimes.
C’est ce qu’a asséné l’avocate générale Anne-Laure Sandretto lors de son réquisitoire. Jusqu’en 2015, le mécanicien a violé deux filles que son épouse avait eues lors d’une précédente union, et l’une de ses propres filles. Elles avaient entre 8 et 17 ans. Au domicile, à Amiens puis dans un village à l’ouest de la Somme, il est passé à l’acte alors qu’il était sous bracelet électronique, mais aussi en prison (là où il s’est marié). Il demandait à sa femme d’amener les victimes pour les violer aux parloirs, les enfants étant chargés de faire le guet pour s’assurer que les surveillants n’y voyaient que du feu.
Dans cette affaire, jugée à huis clos, on découvre un père qui viole une enfant parce qu’il veut avoir des relations avec une vierge ; un homme qui volontairement fait un enfant à l’une de ses belles-filles ; un homme qui souhaite que des enfants aient des relations devant lui ; que sa femme copule avec un chien. Ça, il ne l’obtiendra pas. « Je ne suis pas une bête », dit-elle. Mais elle accepte de coucher avec son fils, qui est âgé de 15 ans. « Et elle avoue, sans qu’on lui pose la moindre question, qu’elle a plus de plaisir avec son fils qu’avec son mari ! », s’étrangle Anne-Laure Pillon, l’avocate de victimes.
La mère écope de quinze ans de prison et, l’homme la perpétuité, rarissime pour des faits de nature sexuelle.