« Sale fils de p…, je vais te brûler ta voiture. » La menace est limpide et d’autant plus grave qu’elle s’adresse à un surveillant de prison en dehors sa maison d’arrêt.
C’était il y a quelques mois, un samedi de la fin mai, le fonctionnaire était en congé. Attendant dans sa voiture, le retour de la boulangerie de sa compagne, il aperçoit Mohamed D qui s’approche de lui en scooter.
Le surveillant l’a reconnu comme un des anciens détenus de Nanterre. « Je lui ai demandé comment ça va dehors, raconte le surveillant à la barre. Il était très énervé. Il m’a dit qu’il allait me brûler la voiture et que je n’avais rien à faire dans sa cité. »
Le surveillant récupère sa compagne en hâte et fonce alors vers la maison d’arrêt. « Il m’a suivi. Sous le pont, il faisait moins clair et je l’ai vu glisser la main dans sa djellaba. Clairement, j’ai pensé que c’était une arme. Oui j’ai eu peur », poursuit le surveillant pourtant taillé comme une armoire à glace. En fait d’arme, il s’agissait d’un téléphone. « Il me filmait, il se filmait », raconte encore le gradé. La course-poursuite finira devant l’établissement pénitentiaire.
En plus de l’outrage et de la menace « grave », le magistrat a insisté sur « la conception curieuse » du prévenu se permettant de décider qui entre ou non dans « sa » cité. Depuis, la vidéo du surveillant chassé du Petit-Nanterre circule dans la prison, d’après l’avocate du surveillant. L’ancien détenu écope de six mois de prison.