INFO FRANCE 3 MIDI-PYRENEES – Une Ă©lue tarnaise du Front National reconnaĂ®t avoir fourni un tĂ©lĂ©phone portable Ă un dĂ©tenu incarcĂ©rĂ© Ă la maison d’arrĂŞt de Rodez. Des stupĂ©fiants auraient Ă©galement Ă©tĂ© introduits dans l’Ă©tablissement.
Glawdys Ramadji est conseillère municipale (FN) Ă Albi. Mais elle effectue rĂ©gulièrement des “allers-retours” vers Rodez. Glawdys Ramadji se rend au parloir de la maison d’arrĂŞt de Druelle, près de Rodez, plusieurs fois par semaine. L’Ă©lue Frontiste voit le père de son fils, DB. DB est mis en examen et Ă©crouĂ© dans une affaire de vol Ă main armĂ©. Selon nos informations, c’est Ă l’occasion de l’une de ces rencontres que Glawdys Ramadji a fourni un tĂ©lĂ©phone portable Ă son ex-compagnon.
Un signalement effectué
Selon nos informations, le cellulaire sert Ă passer des appels vocaux mais aussi Ă envoyer des Sms. Il a d’ailleurs encore Ă©tĂ© utilisĂ© entre ce lundi 4 septembre au soir et mardi après-midi pour une communication vers une commune tarnaise. Un signalement a Ă©tĂ© effectuĂ© auprès des services pĂ©nitentiaires. La procĂ©dure en matière de signalement par une personne extĂ©rieure est toujours la mĂŞme. La Direction InterrĂ©gionale, situĂ©e Ă Toulouse, doit ĂŞtre informĂ©e. Selon nos informations, la maison d’arrĂŞt de Rodez ne respecte pas toujours ce process. Mais, s’agissant du tĂ©lĂ©phone portable de DB, le signalement a bien Ă©tĂ© transmis.
Bien Ă©videmment, la dĂ©tention d’un tĂ©lĂ©phone portable est interdite dans un Ă©tablissement pĂ©nitentiaire. En cas de dĂ©couverte par les gardiens une saisie est faite. Il existe Ă©galement (article 434-5 du code pĂ©nal) des consĂ©quences judiciaires. En fonction des juridictions et du profil (rĂ©cidive ou non) de l’auteur du dĂ©lit, l’introduction d’un portable peut se traduire par une condamnation ferme ou avec sursis. Une interdiction dĂ©finitive de visite peut Ă©galement ĂŞtre prononcĂ©e.
Les dĂ©tenus (condamnĂ©s ou prĂ©venus) peuvent tĂ©lĂ©phoner Ă l’extĂ©rieur. Ils disposent de 8 points phone Ă la maison d’arrĂŞt de Rodez. Deux dans chaque cour de promenade. Un par Ă©tage et un commun aux quartiers d’isolement et disciplinaires. Les conversations sont enregistrĂ©es et Ă©coutĂ©es. Les enregistrements sont conservĂ©s durant 3 mois.
L’Ă©lue reconnaĂ®t avoir passer le tĂ©lĂ©phone
Par dĂ©finition, un tĂ©lĂ©phone portable “clandestin” Ă©chappe Ă ces règles de surveillance. C’est le cas du cellulaire actuellement en l’a possession de l’ex-compagnon de Gladwys Ramadji. ContactĂ©e par France 3 Occitanie, l’Ă©lue albigeoise reconnaĂ®t avoir fourni un tĂ©lĂ©phone Ă DB. Glawdys Ramadji prĂ©cise que c’est Ă la demande de son ex-compagnon et que sa première rĂ©action a Ă©tĂ© de s’interroger sur l’utilitĂ© de disposer d’une carte SIM.
Jamais fouillée lors des parloirs
Glawdys Ramadji prĂ©cise Ă©galement n’avoir jamais Ă©tĂ© fouillĂ©e. Selon elle, c’est la preuve qu’elle n’a pas de problème avec les gardiens et qu’elle n’Ă©veille pas la suspicion. Selon nos informations, la conseillère municipale n’est pas particulièrement proche du personnel pĂ©nitentiaire de Rodez et elle n’a pas bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un rĂ©gime particulier. Son statut d’Ă©lue n’explique pas l’absence de fouille. Il arrive que les visiteurs ne soient pas contrĂ´lĂ©s. Y compris lorsqu’un signalement existe. GĂ©nĂ©ralement, c’est le dĂ©tenu qui fait l’objet d’une palpation.
Des stupĂ©fiants Ă©galement introduits dans l’Ă©tablissement ?
Un contrôle aurait pu permettre de récupérer le téléphone de DB. Mais, selon nos informations, des stupéfiants auraient pu également tomber dans les mailles du filet. Gladwys Ramadji aurait bénéficié de plusieurs parloirs pour communiquer du cannabis à DB. Ce trafic de stupéfiant aurait également bénéficier à son co-détenu.
La prĂ©sence de stupĂ©fiants derrière les murs de la prison de Rodez n’a rien d’impossible. Dans un rapport rĂ©digĂ© en janvier 2014, le ContrĂ´leur GĂ©nĂ©ral des Lieux de Privation de LibertĂ©s prĂ©cise que du cannabis a Ă©tĂ© retrouvĂ© sur le chemin de ronde le 2 novembre 2013.
Glawdys Ramadji nie toute implication dans une affaire de stupĂ©fiant. L’Ă©lue dĂ©clare que son ex-compagnon n’est pas consommateur. Mais, selon nos informations, DB est connu des services de polices pour des questions de “stups”. L’Ă©lue Frontiste estime surtout qu’elle n’aurait jamais introduit des stupĂ©fiants en prison : “Je ne suis pas folle. Jamais, je ne ferai cela. Je sais bien que si je fais cela je risque de me faire prendre et de perdre mon fils que l’on va placer Ă la DDASS”.
ContactĂ©e par France 3 Occitanie, l’administration pĂ©nitentiaire dĂ©clare qu’elle “ne peut et ne souhaite pas communiquer sur un cas individuel”.
L’Ă©lue impliquĂ©e dans une bagarre
Championne de Taekwondo, Glawdys Ramadji a fait parler d’elle en mai dernier Ă la suite d’une altercation avec des habitants du quartier de Lapanouse, deux versions des faits s’affrontant. Une enquĂŞte avait alors Ă©tĂ© ouverte.