S’il existe aujourd’hui en prison des personnes souffrant de troubles psychiatriques et que, dans le même temps, la prison produit des malades mentaux : devons-nous choisir entre soigner et punir ou avons-nous les moyens de faire les deux ?
Le ministre de l’Intérieur a-t-il sous-estimé la réaction des psychiatres ?
En proposant à ces derniers d’aider les autorités à parer la ‘’menace terroriste individuelle’’, Gérard Collomb s’est mis à dos une partie de la profession. ‘’La compétence des psychiatres n’est pas d’être des fonctionnaires de police’’ écrit notamment l’Union syndicale de la psychiatrie.
En revanche, une réelle coopération existe avec les professions de Justice. Le rôle des experts psychiatres est déterminant dans les procès d’assises. Le sort des prévenus dépend, en partie, de leurs conclusions.
Mais en partie seulement à en juger par le constat dressé par l’Observatoire international des prisons. Selon l’OIP, plus de 20 % des personnes incarcérées en France sont atteintes de troubles psychotiques. Un constat corroboré par un rapport rendu cet été par le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, à propos d’un centre pénitentiaire dans l’Aisne : rapport selon lequel une large majorité des détenus relevaient de l’hôpital psychiatrique.
Est-ce à dire que la justice envoie en détention des personnes qui devraient être hospitalisées ?
‘’La prison est-elle un asile de fous ?’’
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