Malgré les calmants, il agresse les surveillants et ses codétenus avec des lames de rasoir et des stylos plantés dans la nuque. « Ben, c’est normal »…
Nourdine Toubali, 32 ans, ne voit pas vraiment, au tribunal, ce qu’on peut lui reprocher. « Ben, c’est normal. Il m’a insulté. Je me suis énervé et j’ai pris la lame de rasoir dans ma poche. Et puis j’ai… Je sais pas comment dire ! ».
Il a juste coupé l’un de ses codétenus à la gorge, le 25 mai, au centre de détention de Châteaudun. Une blessure sans gravité, bien que la carotide ait été évitée de justesse.
« Ouais, mais il bougeait dans tous les sens, ça m’a énervé »
« Vous vous rendez compte que vous auriez pu le tuer ? », remarque la juge. « Ouais, mais il bougeait dans tous les sens, ça m’a énervé. Je pense que ce sont les médicaments qui me font cet effet-là . Il m’avait dit qu’il ne porterait pas plainte quand je me suis excusé ».
Pourtant, l’homme, réputé violent et agressif, a un traitement médical censé lui calmer les nerfs. Douteux, ce traitement, car, un mois après, le 23 juin, il s’en prend à un autre codétenu : « J’étais au sport et je faisais des pompes. Il a pris ma serviette sans me demander la permission. Ça m’a énervé ». Nourdine Toubali lui plante un stylo dans la nuque. Là encore, plus de peur que de mal, mais le pire a de nouveau été évité de justesse.
« Toi, tu ne me touches pas. Je ne te parle pas »
Condamné une dizaine de fois pour des vols et des violences aggravées, il est en prison depuis trois ans. Il avait effectué la première partie de sa peine à Fresnes.
Là aussi, son comportement lui avait valu des soucis. Le 4 mars 2015, alors qu’il sortait des douches, il décide d’aller dire bonjour à l’un de ses codétenus dans une cellule voisine de la sienne.
« Tu rentres dans ta cellule », lui intime l’un des surveillants, en lui posant la main sur l’épaule. Il rétorque : « Toi, tu ne me touches pas. Je ne te parle pas ». La discussion s’envenime et, dans l’altercation, le détenu retourne le pouce du surveillant. Quinzaine jours de plâtre.
Nourdine Toubali devait sortir de détention en juillet 2019. Il devra attendre encore un peu avant de recouvrer la liberté. Il est condamné à deux ans de prison, dont un an ferme supplémentaire.
L’echo rĂ©publicain