Il répond par des phrases courtes, sans filtre. Pascal Menesguen, originaire de Rouen, comparaît ce vendredi après-midi devant le tribunal d’Avesnes-sur-Helpe, pour (entre autres) avoir insulté et menacé de mort deux surveillants pénitentiaires. L’un d’entre eux est présent dans la salle. Les faits datent du début d’année. Tout a commencé par une vitre fendue à l’aide d’un balais dans la salle d’activités. Ce qui a valu au prévenu d’être déclassé. Au sein de la maison d’arrêt, il était jusqu’alors auxiliaire, c’est-à -dire qu’il travaillait pour l’administration pénitentiaire. « Ça ne plaisait pas à certains », explique Pascal Menesguen, visant directement des fonctionnaires. Les insultes ont fusé les 16 janvier et 10 février à coups de « Je vais te tuer… ». « Ils savaient qu’en me titillant, je partirais au quart de tour », se défend le prévenu. Et d’ajouter : « Ça aurait pu aller plus loin s’il n’y avait pas eu la porte entre nous. » « Jusqu’où ? », l’interroge alors la présidente Stricker. « Plus haut. »
« Quelqu’un de déterminé, qui ne regrette rien »
Pour autant, Pascal Menesguen, qui assume tout, ne s’estime pas violent. « On est face à quelqu’un de déterminé, qui ne regrette rien », appuie Me Szafran, avocat de la partie civile. Son casier judiciaire ne plaide pas en sa faveur : 14 mentions, dont cinq condamnations pour des faits de violences.
« C’est un profil très inquiétant, selon le procureur Sauvage, rappelant la découverte d’un pied de table dissimulé sous son matelas. Je n’ai pas envie de le voir sortir (sa sortie est fixée au 14 septembre). C’est quelqu’un d’hyper nerveux et impulsif. » Il requiert une peine de 18 mois de prison, dont quatre assortis du sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans avec mandat de dépôt. Ainsi qu’une obligation de travail et de soins psychologiques. Peine disproportionnée pour l’avocat de la défense, Me Van Cauwenberge. « Quatorze mois, je vais essayer de m’en remettre ! (…) S’il était fou furieux, il ne serait jamais devenu auxiliaire, un poste de confiance. » L’avocat du prévenu fait état du comportement jusqu’alors irréprochable de son client tout en demandant au tribunal de « s’extraire de ce dossier pour donner une peine juste ».
Après en avoir délibéré, le tribunal l’a condamné à dix mois d’emprisonnement avec mandat de dépôt.
La voix du nord