Un détenu de la maison centrale de Moulins-Yzeure a été condamné à dix-huit mois de prison ferme, vendredi, par le tribunal de Moulins.Samedi dernier, Sidi S. (*) avait grièvement blessé un surveillant (quinze jours d’ITT, prolongés depuis de dix jours supplémentaires) en lui assénant un violent coup à l’aide d’un bâton improvisé, un pied de tabouret en l’occurrence. Frappé à la tête, l’agent pénitentiaire avait été rapidement secouru par un collègue qui, lui aussi, avait reçu des coups (un jour d’ITT).
« Je subis leur racisme tous les jours »
Le prévenu a reconnu ces agressions, vendredi, devant le tribunal avant de se lancer dans des explications pour le moins embrouillées. Avec un seul et unique axe de défense qu’il a résumé ainsi : « Les surveillants sont tous racistes. Je suis le seul noir d’Afrique et je subis leur racisme tous les jours. J’ai pris sur moi pendant un an avant d’exploser. »
Des propos démentis en bloc à la barre par le surveillant le plus gravement touché, dont les stigmates de l’agression sont encore bien visibles sur son crâne. Des propos qui ont eu le don d’agacer l’avocat des surveillants. « Ériger le racisme en système de défense, ça ne passe pas. Vous n’êtes pas la victime, vous êtes l’agresseur, lançait Maître Dominique-Jean Lardans en direction du prévenu. Vous avez commis un acte d’une violence absolue, lâche et prémédité. »
La question du transfert
La préméditation, c’est l’autre clé de ce procès. Sidi S., dont la demande de transfert avait été précédemment refusée, a-t-il agressé l’agent de prison pour pouvoir changer d’établissement pénitentiaire ? Si le détenu niait cette version des faits, c’était en tout cas la conviction de la procureure Emmanuelle Fredon, qui avait requis trois ans de prison à l’encontre du détenu.
(*) Ce détenu, dont le casier judiciaire comporte dix-huit mentions, purge une peine de seize ans de réclusion criminelle suite à l’homicide d’un représentant des forces de l’ordre.
La montagne