🇫🇷 Le Pontet: Détenu agressé: “Il n’a pas été passé à tabac par les surveillants”

L’article paru dans nos colonnes le mardi 1er août relatant l’agression présumée d’un détenu par trois surveillants a fait réagir vivement le syndicat “Force ouvrière” du centre pénitentiaire d’Avignon-Le Pontet.

Dans une plainte adressée le 29 juillet par Me Serge Billet au Procureur de la République du TGI d’Avignon il est dénoncé une “grave agression de la part de trois membres du personnel pénitentiaire entraînant son hospitalisation” commise le 13 juillet. Il est également indiqué que le détenu, qui n’a pas bénéficié de soins, a dû appeler lui-même les pompiers depuis sa cellule avec un téléphone portable !

L'”incident” survenu lors de la fouille et qui serait le point de départ de l’affaire n’est pas anodin pour David Impéraire, délégué Force ouvrière. “Ce détenu qui réintégrait la prison après une permission de sortir était en possession de 27 grammes de cannabis et d’une cigarette électronique”. Lorsque ces objets lui ont été confisqués “il est entré en furie et il a fallu le maîtriser en faisant usage de la force strictement nécessaire”. Une fois calmé “il s’est excusé et a été conduit non pas au quartier disciplinaire mais en cellule”. Selon le délégué syndical “il ne s’est jamais plaint d’un problème de santé et n’a pas demandé de soins”. Il aurait par la suite appelé le Samu et menacé les surveillants en disant avoir prévenu sa famille. 
“Une escorte de gendarmerie a été appelée lors de son transport aux urgences de l’hôpital où il est resté une heure”.

Le Pontet : un détenu appelle les pompiers depuis sa cellule
Dans cette affaire pas moins de “trois comptes rendus d’incidents ont été réalisés et notifiés au détenu qui devra s’en expliquer devant la commission de discipline” poursuit le délégué syndical qui évoque également “six comptes rendus professionnels relatant les événements survenus lors de cette soirée. Il n’y a rien à cacher et aucune violence n’a été commise” conclut David Impéraire pour qui cette affaire tient de la “Fake news” : “une manipulation d’un détenu relayée par la presse pour porter préjudice à la profession de surveillants de prison”. 
Face à cette version Me Billet confirme que son client maintient avoir été victime d’un “passage à tabac” et que le certificat médical produit au dossier est “éloquent”. “J’ai déposé plainte pour porter ces éléments à la connaissance du Procureur de la République et pour qu’une véritable enquête soit ouverte afin que la lumière soit faite et que l’on sache ce qui s’est réellement passé. On est à l’évidence dans ce dossier au-delà de la violence légitime dans le cadre d’une rébellion”.
Jeudi, le parquet d’Avignon nous a indiqué qu’un rapport d’incident a été adressé par les services de la pénitentiaire au magistrat en charge de la détention mais que la plainte déposée par l’avocat n’a pas encore été enregistrée. “Dès qu’elle nous parviendra nous saisirons un service enquêteur qui procédera aux auditions et à tous les actes utiles pour la manifestation de la vérité” nous a confié le Procureur de la République Adjoint.

La Provence