🇫🇷Nanterre : Grand Corps Malade projette son film aux détenus

La rencontre a eu lieu presque en catimini, tant l’administration pĂ©nitentiaire semble rĂ©ticente Ă  ce genre d’initiative. Ă€ la mi-juin, une cinquantaine de dĂ©tenus de la prison de Nanterre (Hauts-de-Seine) ont pu assister Ă  la projection du film Patients, sorti sur les Ă©crans en mars dernier et inspirĂ© de la vie de Grand Corps Malade, qui a Ă©tĂ© un temps tĂ©traplĂ©gique après un accident.
Une « intrusion » dans un univers clos rendue possible grâce Ă  deux anciens dĂ©tenus, Mohamed Amimer et Mouloud Mansouri. LibĂ©rĂ©s il y a plusieurs annĂ©es après avoir purgĂ© de longues peines, les deux hommes Ĺ“uvrent dĂ©sormais derrière les barreaux pour montrer qu’il existe une vie après la prison.

« Les gars Ă©taient super attentifs, confie Grand Corps Malade, de son vrai nom Fabien Marsaud. On a senti qu’ils avaient bien pris le film. Après la projection, certains d’entre eux ont exprimĂ© l’idĂ©e que, finalement, ils n’Ă©taient pas Ă  plaindre. Ils ont pris du recul par rapport Ă  leur incarcĂ©ration. »

« L’idĂ©e Ă©tait de montrer qu’il existe des similitudes entre le monde hospitalier et le milieu carcĂ©ral, ajoute l’ex-braqueur Mohamed Amimer. On voulait les aider Ă  relativiser leur condition d’enfermement. Beaucoup d’entre eux ont finalement expliquĂ© qu’ils prĂ©fĂ©raient ĂŞtre incarcĂ©rĂ©s qu’ĂŞtre handicapĂ©s. Nous avons mis en place cette projection, comme beaucoup d’autres initiatives menĂ©es en prison depuis plusieurs annĂ©es, pour montrer qu’on n’oubliait pas ceux qui sont Ă  l’intĂ©rieur et qu’on continue Ă  s’investir pour eux. »
« Les dĂ©tenus sont hyper demandeurs, estime encore Grand Corps Malade, accompagnĂ© par l’un des acteurs de son film, Moussa Mansaly, et l’un des producteurs, Jean-Rachid Kallouche. Le simple fait de cĂ´toyer des gens de l’extĂ©rieur, ça casse leur routine et c’est dĂ©jĂ  ça de pris. »
De son cĂ´tĂ©, Mohamed Amimer nourrit dĂ©jĂ  l’ambition de renouveler l’expĂ©rience dans d’autres prisons. « Il faut que l’on puisse continuer Ă  aller vers les dĂ©tenus pour leur montrer aussi que l’on peut faire des choses bien une fois dehors », conclut-il.
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