Même s’il est monté sur le toit du centre de détention de Bapaume le 3 mai, ce n’est pas pour tentative d’évasion que Nacer Hakkar comparaissait devant le tribunal correctionnel, mardi, mais pour menaces de morts envers trois agents pénitenciers. La peine du jeune homme de 25 ans : huit mois de prison qui s’ajoute aux dix ans.
« On a deux manières d’obtenir un transfert de prison, soit on agresse un surveillant, soit on le menace  », justifie-t-il lors de sa comparution, mardi. Ce serait pour faire valoir des droits qu’il estime ne pas avoir à la prison de Bapaume qu’il est monté sur le toit et a refusé d’en descendre pendant près de trois heures. « Je reconnais les insultes et quelques menaces, mais quand j’ai jeté la barre de fer (dont il s’empare lors de l’incident), je savais que personne n’allait la recevoir  », se défend le jeune homme qui avait en sa possession un couteau et un téléphone portable. « Il y a aussi les démarches administratives, que vous connaissez puisque vous avez demandé votre transfert de Bourg-en-Bresse pour Bapaume  », répond le président.
« Une multitude d’injustices »
C’est parce qu’il a fait une demande de transfert pour rapprochement familial depuis Bourg-en-Bresse que Nacer Hakkar est arrivé à Bapaume, en octobre 2016. Depuis « il vit une multitude d’injustices  », précise Maître Dupriez, son avocate. « Comme message de bienvenue, un surveillant lui a fait comprendre qu’on se souvenait ici d’un membre de sa famille, ses demandes de formations lui sont toutes refusées  », ajoute-t-elle.
Pour le procureur, l’incident est majeur, il se met en danger et fait peur au personnel, « si je vous jette mon code à la figure, mais qu’il ne vous touche pas, je serai jugé pour menace, parce que vous aurez eu peur  ». Huit mois d’emprisonnement, 350 € de dommages pour les gardiens et la confiscation du couteau et du téléphone portable.