🇫🇷 Toulon: Dans la nuit, il ébouillante son codétenu avec de l’huile 

Dans la nuit du 8 au 9 janvier 2017, un détenu a subitement réveillé l’homme qui partageait sa cellule, lui jetant le liquide chaud au visage avant de se trancher la gorge. Il a été jugé ce vendredi à ToulonIl ne lui restait plus que quelques jours à purger à la prison de La Farlède avant de retrouver la liberté. Incarcéré depuis un an, ce détenu jusqu’alors modèle voyait le bout du tunnel pénitentiaire. Il travaillait et partageait sa cellule depuis quatre mois avec un homme qu’il appréciait. Rien ne laissait supposer que dans la nuit du 8 au 9 janvier 2017, une scène d’une particulière violence se déroulerait dans cet espace réduit, lieu de vie de ces deux hommes.

Ce vendredi, Sami T., 21 ans, a été présenté devant le tribunal correctionnel de Toulon pour répondre de faits de violences aggravées. À trois heures du matin, le mis en cause a brusquement réveillé son codétenu allongé sur un matelas au sol pour lui dire de manger.
« ON S’ENTENDAIT TRÈS BIEN »
Il a ensuite fait bouillir de l’huile, avant de jeter le liquide au visage de la victime. Ce dernier (brûlé au second degré) a tout fait pour se protéger avec sa couette, parvenant à maîtriser son assaillant qui brandissait une lame de rasoir. C’est cette lame de rasoir que le prévenu a finalement retourné contre lui. « Je me suis tranché la gorge », peine-t-il à dire devant le tribunal. Atteint au visage, se pliant de douleurs, le codétenu brûlé est parvenu à faire des points de compression.
LA VICTIME AIDANT SON BOURREAU.
Mais pourquoi un tel acharnement? Sami T. est incapable de comprendre son geste. « Je n’avais aucune raison de faire cela. Tous les deux on s’entendait très bien. C’est comme si j’étais possédé ». À plusieurs reprises, le prévenu a fait part à des surveillants de ses angoisses, d’idées délirantes. En vain. Dans son audition, la victime – qui n’a pas souhaité de se constituer partie civile – a noté le changement de comportement de son partenaire de cellule.
Sa paranoïa. Ses peurs. « Il avait enlevé tous les posters des murs et il ne supportait plus les chiffres. Il avait enlevé toutes les pendules le jour de l’agression ». Même la lecture était devenue un enfer. « Quand je lisais, les lignes disparaissaient. Je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait ». Pour Mme Lablanche, la consommation de résine de cannabis est « un accélérateur de maladies psychiatriques ».
 2 ANS DE PRISON
Face aux 2 ans de prison (réduit des 2/3 en raison de la prise en compte du trouble psychiatrique) requis pas le représentant du parquet de Toulon, Me Jean-Claude Guidicelli a insisté sur l’altération des facultés relevée par le psychiatre de la prison. « Un spécialiste qui le suit depuis plusieurs mois ». Et le pénaliste toulonnais de relever que « le meilleur avocat du prévenu est la victime.
Ce codétenu a vu son comportement changer. Devenir irrationnel alors qu’il s’apprêtait à sortir de prison ». Selon lui, « l’absence de partie civile est révélatrice de l’incompréhension de la victime elle-même ». L’homme a été condamné à 2 ans de prison (dont 18 mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve). Il devra se soumettre à un suivi psychologique. 
Varmatin